Dans sa déclaration de politique générale le 12 juin 2019, devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Édouard Philippe, a confirmé le projet de réformer le système de retraites avant la fin de l’année. On le savait déjà, le gouvernement entend changer de fond en comble le système en instaurant un régime par points applicable à tous. Comme l’accumulation de points se fera sur l’ensemble de la carrière professionnelle de chacun, il est impossible d’échapper à une baisse des pensions, surtout pour ceux et celles qui auront eu des parcours de précarité, de chômage, de temps partiel, etc. Cette baisse des pensions individuelles se fera d’autant plus que la part des pensions dans le PIB est figée pour toujours autour du pourcentage actuel de 13,8 % et que les pensions ne seront indexées au mieux que sur les prix et non pas sur les salaires et sur l’évolution de la production.
Sur le plateau de BFM TV, face à Jean‑Jacques Bourdin, la ministre du travail Muriel Pénicaud a déclaré le 19 juin : « Si on ne fait pas d’économies, dans 10 ans on n’aura plus de quoi indemniser les chômeurs ». Cette phrase-choc fait suite à plusieurs discours approximatifs qui ont pour objectif de légitimer un plan de réduction des droits des chômeurs (à hauteur de 3,4 milliards d’euros).
Le gouvernement a annoncé la dégressivité et le plafonnement des allocations chômage pour les cadres. Concrètement, cela signifie que pour celles et ceux qui ne retrouveront pas immédiatement de travail, le montant des allocations chômage baissera et ne leur permettra plus de maintenir leur niveau de vie.
Cadres ou non, cette situation nous concerne tous et toutes car une fois expérimentée, n’en doutons pas, la dégressivité sera étendue à tous les autres salariés au prétexte de l’équité.
Pour justifier cette mesure, le gouvernement prétend que les cadres sont des favorisés, et que le montant « trop généreux » de leurs allocations chômage ne les incite pas à chercher un travail. Stigmatiser les cadres alors qu’on refuse de rétablir l’Impôt Sur la Fortune, la ficelle est un peu grosse.
Mais c’est surtout complètement faux. Le gouvernement a déjà mis en place depuis janvier la suspension des allocations chômage après 2 refus d’une offre d’emploi, y compris si les emplois proposés étaient à un salaire bien inférieur à celui perçu antérieurement et très éloignés géographiquement. Donc la pression est déjà énorme et les mécanismes existent déjà pour forcer les personnes privées d’emploi à accepter n’importe quoi.
C’est aussi « oublier » que les cadres étant peu au chômage, leurs cotisations représentent 42% des ressources du régime et leurs allocations comptent seulement pour 15% des dépenses. La dégressivité et le plafonnement des allocations des cadres dégagera donc peu d’économies. Par contre, les chiffrages de l’UNEDIC démontrent que mettre à contribution les cadres dirigeants et instaurer des cotisations chômage sur la part des salaires supérieurs à 13 500€ permettrait de dégager 700 millions d’euros de recettes supplémentaires et concernerait d’abord les grandes entreprises qui concentrent les plus hauts salaires.
L’enjeu, c’est la conception même du régime d’assurance chômage et cela concerne l’ensemble des salariés.
En plafonnant les allocations, on passe d’un régime donnant droit au maintien du niveau de vie des salariés à un système de filet de sécurité minimum avec des indemnités plafonnées et conditionnées. Résultat : pour maintenir leur niveau de vie, celles et ceux qui en ont les moyens financiers seront renvoyés vers les assureurs. On passe ainsi de droits acquis par les cotisations et dus aux salariés à des aides sociales consenties au nom de la solidarité nationale et devant être « méritées » donc conditionnées. Cadres, retraités ou fonctionnaires, les plus gros contributeurs seront aussi ceux qui bénéficieront le moins du système. C’est ainsi que l’on organise le « ras le bol fiscal » et que l’on fabrique l’« assistanat ». Rien de tel pour diviser le salariat.
Cadres, nous refusons de servir de boucs émissaires et de poissons pilotes pour déstructurer le régime. Nous voulons continuer à financer et bénéficier d’un système de protection sociale solidaire ! Salariés, nous signons cette pétition pour défendre notre modèle de protection sociale solidaire, qui protège mieux les plus démunis parce qu’il est financé et bénéficie par l’ensemble du salariat.
Pétition soutenue par :
Sophie Binet et Marie-José Kotlicki, cosecrétaires générales de l’UGICT-CG
François Hommeril, président de la CFE-CGC et Jean-François Foucard, Secrétaire National Emploi-formation de la CFE-CGC, négociateur assurance chômage
Le gouvernement présentera la réforme de l’assurance-chômage le 17 juin. Au menu : bonus-malus sur les cotisations chômage patronales pour freiner l’abus des contrats courts, dégressivité des allocations pour les hauts revenus mais aussi durcissement des conditions d’accès à l’indemnisation. Il faudra avoir travaillé l’équivalent de six mois durant les 24 mois précédents au lieu de quatre mois durant 28 mois actuellement. La suite sur le site des Échos.
42 pays se sont engagés cette semaine sur des principes pour éviter les risques de dérive liés à l’intelligence artificielle. Rien de contraignant, alors que les risques de dérives sont immenses et les acteurs privés et publics souvent de mauvaise foi. Sur qui compter ?
INTERVIEW – Patrick Légeron, psychiatre fondateur du cabinet Stimulus, est coauteur du rapport de l’Académie nationale de médecine sur le burn-out, publié en 2016. Selon lui, “ce n’est pas le changement qui génère le burn-out, c’est la non prise en compte de l’humain dans sa mise en oeuvre”.
Au-delà des problèmes liés à la « fracture numérique », le Défenseur des droits s’inquiète des nombreux dysfonctionnements entourant les services publics numériques. L’institution demande notamment aux pouvoirs publics de toujours proposer une alternative aux démarches dématérialisées. La suite.
Bien que n’ayant pas signé l’accord classification, la CGT au travers de ses représentant-e-s à la CPLRC, a déployé toute son énergie pour rencontrer les collègues, les écouter, s’approprier leurs dossiers, monter pour chacun d’eux une stratégie de défense vis-à-vis de la Direction.
Nous sommes bien évidemment heureux que ce travail ait abouti favorablement pour 17 de nos collègues, mais tellement déçus pour les 41 dossiers qui n’ont pas obtenu gain de cause.
Le BILAN : 41 avis partagés (OS pour et Direction contre) et 17 avis favorables unanimes.
99 salariés de la DSI avaient entamé la procédure de recours à partir du 1er juillet 2018 tel que prévu par l’accord classification.
Malgré les pressions subies par la ligne managériale pour les décourager, 58 collègues sont allés jusqu’en CPLRC pour tenter de faire reconnaître leur emploi, en adéquation avec leurs activités. Alors que pour l’ensemble des 58 dossiers en recours, les activités majoritaires correspondaient à l’emploi demandé, les représentants de la Direction se sont livrés à des interprétations rocambolesques en fonction des différents cas. Soit « le salarié ne réalisait pas la totalité des activités de l’emploi », soit « il ne les réalisait pas de manière transverse », soit « il ne les réalisait pas assez en profondeur ». Bref un argumentaire téléguidé, auquel par moment eux-mêmes ne semblaient pas y croire !
Malgré le changement de DRH intervenu en décembre et toute la bonne volonté à nous écouter et à revoir avec la ligne managériale les dossiers, l’acharnement et l’égocentrisme de certains directeurs ont eu raison des 41 dossiers dont le recours a été refusé.
Au fil des séances, nous avons vite compris les 2 règles principales du repositionnement classification à la DSI :
– Un repositionnement en fonction de l’ancien coefficient et non des activités.
– Un repositionnement en fonction de l’organisation dans laquelle on exerce les activités.
Beaucoup d’architectes, ingénieurs et chefs de projet sont victimes des paliers 1 et 2 de la réorganisation. La Direction leur avait pourtant promis que le passage en pôle de compétences ne remettrait en cause ni leurs activités ni leur emploi. Ils se retrouvent aujourd’hui déclassifiés en analyste métier, chargé d’ingénierie technique ou chargé de relations utilisateurs. Des architectes ou ingénieurs diplômés et recrutés ces dernières années sur ces libellés d’emploi, contrat de travail à l’appui, ont été déclassifiés parce que leur coefficient d’embauche était inférieur à l’amplitude de l’emploi dans la nouvelle classification.
Au-delà de l’incompréhension, cette situation est ressentie par les agents concernés comme un désaveu, une humiliation. Cette forme de maltraitance génère une démotivation, qui pour les plus jeunes et les plus diplômés se traduira par des départs, et pour les plus anciens par des Risques Psycho Sociaux.
Même à la DG, qui n’est pas un exemple en soi, les salariés qui étaient en possession d’un document officiel de type fiche de paie, contrat de travail ou avenant au contrat de travail se sont vus corrigé leur positionnement sans avoir à saisir la CPLRC.
#Un scénario de transposition bien anticipé depuis le palier 1
Dès que le nouveau référentiel des métiers est apparu et que les premiers projets de classification sont sortis, la Direction de la DSI a vite compris qu’il risquait d’y avoir des soucis avec le positionnement de la ligne managériale devenu une filière à part entière. Trois catégories de managers (management de proximité, management intermédiaire et management supérieur) avec pour le management de proximité une amplitude limitée qui aurait placé nos N-3 hors amplitude.
La Direction a donc négocié avec la DG pour ne pas avoir de managers de proximité à la DSI mais uniquement du management intermédiaire et supérieur, déplafonnant ainsi la carrière des N-3 à 450 et N-2 à 525.
Bien entendu, tant mieux pour nos collègues managers dont le déroulement de carrière été déplafonné, mais malheureusement, avec la DG c’est du donnant-donnant. Il fallait bien reprendre de la main gauche ce qu’elle avait concédé de la main droite.
Voilà donc peut être l’explication pour laquelle une partie des architectes ont été déclassés Ingénieurs ou Analyste métier, une partie des ingénieurs déclassés en chargés d’ingénierie technique, chargés de test, concepteur développeur, une partie des chefs de projets en chargés de relations utilisateurs.
Pour tous les collègues dont le recours n’a pas abouti en CPLRC saisissez la CPNC tel que prévu par l’accord classification.
La CGT vous accompagnera dans cette démarche si vous le souhaitez.
Le burn-out, en lien avec un stress chronique et parfois aigu, se traduit par une grande fatigue émotionnelle, un cynisme vis-à-vis de son activité et une dilution du sentiment d’accomplissement au travail. Le syndrome d’épuisement professionnel se manifeste en conséquence à la fois par une érosion de l’engagement (en réaction à l’épuisement), une érosion des sentiments (à mesure que le cynisme s’installe) et une érosion de l’adéquation entre le poste et le travailleur (vécu comme une crise personnelle).
De 2007 à 2010, une vague de suicides à France Telecom a révélé les dysfonctionnements d’un management dur, dont s’ouvre cette semaine le procès. Analyse de ces violences et des enseignements qui ont pu en être tirés.