Vers un retour progressif sur site
Le télétravail généralisé n’a pas vocation à perdurer. Même s’il est plébiscité, il a montré ses limites : le besoin de relations sociales, l’envahissement de la sphère privée, la durée de travail hors contrôle, le besoin psychique et opérationnel du travail collectif. C’est inéluctable et nécessaire, nous devrons toutes et tous revenir progressivement sur site ! Mais il reste à savoir quand, qui, et sous quelles conditions.
En écho au Directeur Général de Pôle emploi qui a la volonté de réouvrir les agences en flux (sans RDV) et d’augmenter le nombre d’entretiens en physique, le directeur de la DSI s’interroge et s’inquiète du peu d’agents sur site. Un nouveau cap est donné : il entend impulser ce retour et considère que le télétravail n’est plus une priorité, d’autant plus qu’il a le « sentiment » d’une moindre productivité.
Pour la CGT, ce « sentiment » ne doit pas faire loi et occulter la réalité des indicateurs ! Ce retour frileux est-il le symptôme d’une crainte face à la situation sanitaire générale, un manque de confiance dans les mesures mises en place pour ce retour ou le confort du télétravail plus important que ses inconvénients ? Nous rappelons que, tout comme la santé de l’agent et de ses proches (personnes à risque), la dimension psychologique doit être intégrée dans les critères d’appréciation de la faisabilité d’un retour.
Nous comprenons que la Direction souhaite favoriser un retour sur site plus général, mais il doit se faire de manière progressive, le volontariat restant, à ce jour, la norme !
Nb: nous saluons celles et ceux qui se sont impliqués localement pour la mise en place des mesures de sécurité sanitaires durant ces mois passés et qui continuent d’œuvrer pour que le retour sur site se passe dans les meilleures conditions.
Télétravail hors cadre
L’accord télétravail actuel, inclus dans l’accord QVT, n’est pas prorogé. Le début des négociations est prévu en septembre pour une mise en place en 2021. La Direction prévoit de proposer un avenant à chaque agent qui est actuellement en télétravail (campagne 2019) afin de le prolonger jusqu’à fin décembre 2020. La CGT interpelle la Direction et réclame l’ouverture de négociations DSI sur le télétravail, afin que tous les agents de la DSI bénéficient d’un accord collectif plutôt que d’accords individuels pour les seuls télétravailleurs actuels.
Une situation sanitaire encore fragile
En France, le nombre de nouveaux cas baisse de jour en jour. Face à cette embellie nous ne saurions qu’appeler à la prudence. L’assouplissement des mesures de contrainte ne doit pas nous faire oublier que la maladie est bien toujours là . Une hausse des contaminations au Covid-19 a été observée depuis une semaine en Meurthe-et-Moselle et en Guyane. Et la situation dans le monde ne s’améliore pas.
Cf. France-Info.
Quand la crise économique devient une aubaine pour le patronat et les actionnaires
La France devrait perdre “presque un million” d’emplois cette année, estime la Banque de France. Le taux de chômage pourrait atteindre un pic de 11,8% mi-2021 (FRANCE INFO) . Près de 500 000 emplois ont été supprimés en France au premier trimestre selon le journal LE MONDE, soit une chute de l’emploi salariés de 2,0 % selon l’INSEE. La DARES constate un recul de 40,4% d’’emplois intérimaires au 1er trimestre 2020.
En avril, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A a augmenté de 22,6% (+843 000 demandeurs d’emploi) par rapport au mois de mars. Les plus précaires sont particulièrement touchés car ils sont potentiellement non indemnisables, surtout depuis la nouvelle réforme de l’assurance chômage. D’ores et déjà, le nombre d’inscriptions à Pôle emploi après une fin de CDD ou de mission d’intérim s’est accru en mars de près de 75 000, et parmi les demandeurs d’emploi qui étaient déjà inscrits, le nombre de ceux ayant travaillé plus de 120 heures au cours du mois a baissé de 314 000 (données France métropolitaine).
Alors que la CGT a demandé un plan de recrutement ambitieux pour répondre à cet afflux de nouveaux demandeurs, Pôle emploi va sous-traiter son activité d’accompagnement de ces derniers publics qu’elle nomme pernicieusement «en attente d’un retour rapide sur le marché du travail ». Ainsi elle va dès juillet et pour une période de 2 ans , sous-traiter 2 prestations « Toutes les clés pour mon emploi durable » et « Un emploi stable, c’est pour moi » pour un budget prévisionnel annuel estimé à 120 millions d’euros pour 300 000 DE.
Ce choix de financer des entreprises extérieures va à l’encontre de ce qu’attendent aujourd’hui les citoyens : les esprits convergent vers l’idée que les réponses aux urgences sociales et écologiques nécessitent un changement de système et d’idéologie ou, la santé, l’éducation, la préservation de l’écosystème doivent être au cœur de ces valeurs.
Or, force est de constater que le cynisme est à son paroxysme. Des multinationales ont profité de la crise sanitaire pour avancer leur agenda et défendre leurs intérêts industriels auprès de Bruxelles. D’une main, elles mettent en place de vastes campagnes de « greenwashing », de l’autre, elles activent leurs lobbys pour démanteler des normes environnementales et sociales. Dans le cadre des plans de relance, leur stratégie consiste à capter à leur profit les aides publiques directes et indirectes comme le dispositif du chômage partiel, conditionné d’aucune contrepartie.
Lors du dernier CSE, nos élus ont d’ailleurs alerté la Direction sur l’effet d’aubaine d’utilisation du chômage partiel par nos sociétés de service. Pôle emploi se compromet et met en danger le Service Public de l’Emploi à terme.
Le contexte de l’état d’urgence sanitaire, qui a conduit à une marginalisation des syndicats et à l’affaiblissement de l’Assemblée nationale, s’est montré particulièrement favorable à cette offensive généralisée contre les réglementations environnementales et sociales.
Pour faire suite à l’état d’urgence sanitaire qui doit prendre fin le 10 juillet prochain, le gouvernement a présenté un projet de « loi relatif à diverses dispositions liées à la crise sanitaire, à d’autres mesures urgentes », une loi fourre-tout. Cette loi contient des mesures en partie liée avec des sujets aussi variés que la reprise du sport, le Brexit, le lobbying, et bien entendu, le droit du travail. Cette loi contient clairement des dérogations passées opportunément en force grâce à la crise et fragilisant encore plus les travailleurs, comme la flexibilisation des contrats précaires, l’extension des cas de recours à l’intérim, l’incitation à l’allongement du temps de travail et par accord d’entreprise, le retrait de jours de RTT ou congés payés pour alimenter un fonds de solidarité.
Pour apaiser les tensions sociales émergentes, le gouvernement a lancé son « Ségur de la santé ». Qu’en attendre au-delà d’un exercice de communication ?
Pendant plus d’un an, les personnels des hôpitaux, urgences, Ehpad ont multiplié les actions pour alerter sur la situation de l’hôpital, dans un mépris total de la part des pouvoirs publics.
Or ce projet montre ses limites et ressemble à une nouvelle imposture débouchant sur des mesures confortant la politique libérale qui prévaut depuis des années.
Pour la CGT, il est temps de considérer prioritaire la réponse aux besoins de la population et d’engager, au sortir de cette crise sanitaire, un plan de programmation et de reconstruction de tout le système de soins comme de l’ensemble des services publics au service de l’intérêt général.
3 jours de fractionnement et pas seulement 1 ou 2 !
Au travers de la communication envoyée par la responsable du département paie, la Direction interprète la convention collective et occulte encore une fois le 3ème jour de Fractionnement. Communication étonnamment relayée par l’organisation syndicale majoritaire au CSE, de plus, signataire de la CCN !
La CGT DSI rappelle que la CCN est toujours en vigueur et que le bénéfice du 3ème jour de fractionnement est toujours possible.
Nous demandons à la Direction, d’envoyer un rectificatif (ou erratum) à l’ensemble du personnel rapidement.
La CGT une force à vos côtés